N’étant pas une personne qui s’intéresse énormément à la politique internationale et en se contentant juste de quelques connaissances générales qui me permettent ainsi de comprendre grosso-modo ce qui se passe vaguement dans le monde politique. Cependant, mon intention a été attirée par les événements qui se sont rapidement déroulés dans le monde arabe et ce depuis Décembre 2010 et qu’on a fini par appeler Le Printemps Arabe en commençant par la Tunisie, l’Égypte, la Lybie, la Syrie, le Yémen et éventuellement d’autres pays de la région ont soit suivi, ou bien suivront le même parcours ce qui a contribué et continue de le faire à briser l’étau de ces régimes autoritaires qui détiennent les monopoles de l’information dans ces pays-là.
En étant mois même d’origine arabe, ce sujet a suscité un grand intérêt en moi et donc je me suis intéressé à décortiquer et à comprendre en détails comment les medias sociaux ont réussi invraisemblablement à favoriser et pour la première fois une mobilisation citoyenne et de la communication de cette envergure via Facebook, Twitter et YouTube, ainsi que par le biais de la technologie mobile pour lancer ces révolutions.
Causes du déclenchement
Les principales causes de ces mouvements à forte dimension sociale sont le manque de libertés d’expression individuelles et publiques, la kleptocratie, le chômage, la misère, le coût de la vie élevé ainsi qu’un besoin de démocratie qui ne soit pas une simple façade[]. Cette vague révolutionnaire est comparée à divers moments historiques, comme le Printemps des peuples de 1848, la chute du Rideau de fer en 1989, ou encore le Risorgimento italien.
En effet, du Maroc à Bahreïn, le monde arabe a assisté à la montée d’un vibrant media social indépendant sans précédent et à l’engagement croissant sans cesse des citoyens sur Internet ce qui devrait attirer environ 100 millions utilisateurs arabes en 2015. Ces réseaux sociaux ont pour but d’informer, mobiliser, divertir, créer des communautés, accroître la transparence et chercher des manières à tenir les gouvernements responsables de leurs actes ceci etait visible quand on veut parcourir les sites de médias sociaux arabes, blogs, vidéos en ligne et autres plateformes numériques qui témoignent de ce qui est sans doute l’amélioration la plus spectaculaire et sans précédent dans la liberté d’expression, d’association et d’accès à l’information dans l’histoire arabe contemporaine. L’image qui suit illustre les chutes de certains régimes, les changements et les reformes qui ont eu lieu suite à l’avènement de ce printemps arabe.
Internet dans les pays arabes
Dans le monde entier, le nombre d’internautes fin 2012 a dépassé les 2,4 milliards d’utilisateurs alors que le nombre d’internautes arabophones dans le monde arabe cesse d’augmenter considérablement malgré que ce dernier ne représente que 3.7% donc approximativement 89Millions en 2012 (voir schéma ici-bas), de toute évidence, la région a un grand potentiel comme ça été reconnu publiquement par Google[1], qui a parrainé sa première Conférence de G-jours en Égypte et en Jordanie, en décembre 2010 avec un rassemblement régional d’informaticiens, de développeurs et des entrepreneurs technologiques entre autres, un dirigeant de Google a souligné que 100 millions de participants arabes sont censés être en ligne d’ici à 2015 mais je pense que ce chiffre sera bien évidement dépassé en 2014.
Réactions des gouvernements arabes
Pourtant, les progrès ne sont pas sans limitations considérables et les défis posés par des régimes autoritaires et des réactions immédiates des gouvernements arabes relatives aux médias sociaux ont donné lieu à une bataille de la blogosphère alors d’autres moyens et d’autres efforts ont été également déployés et continuent de le faire afin de satisfaire davantage l’intérêt de ces gouvernements et et aller piger dans les comptes des utilisateurs suspects en contournant tous les Pare-Feux (Firewalls) existants.
Les autorités gouvernementales dans ces régions ont également mené des répressions généralisées sur les blogueurs, journalistes, la société civile et militante des droits de l’homme, des centaines de militants arabes, écrivains et journalistes ont été confrontés à des répercussions en raison de leurs activités en ligne. En Égypte à titre d’exemple, le blogueur Abdel Kareem Nabil Soliman, connu comme Kareem Amer [2], est sorti en Novembre 2010 après plus de quatre ans de prison allégués de torture pour ses propos en ligne contre l’ex-Président Égyptien Hosni Moubarak [3] et bien d’autres situations pareilles à celle-ci.
Je me suis alors posé la question suivante : « Pourquoi et de quelles façons les internautes du monde arabes se sont vite intégrés à tous ces medias sociaux ?»
la réponse à ma question commence à prendre naissance en pensant au site de partage vidéo YouTube où les vidéos de musique arabes attirent des millions de téléspectateurs, d’ailleurs, un porte-parole de Google a déclaré que 48 heures de vidéo sont téléchargés chaque minute dans le monde. Twitter a également une forte popularité, et le site de micro-blogging jordanien Watwet , avec plus de 35 000 fidèles, récemment intégré son service avec Twitter, donc les messages peuvent s’afficher sur les deux plates-formes.
D’autres plateformes de médias sociaux ont été immédiatement créées pour attirer de l’audience tels que NowLebanon.com qui est basé à Beyrouth et Aramram.com, 7iber.com, Ammannet.net et AmmonNews.net qui sont tous basés à Amman en Jordanie. Ces derniers offrent une variété de nouvelles socialement entraînées et des reportages vidéo en ligne, qui ont été souvent négligés par les gouvernements et les influences politiques des médias.
Un autre drame basé sur le Web libanais, Shankaboot.com qui a été réalisé en partenariat avec la BBC World Service Trust et Batoota Films, a capturé 160 000 spectateurs qui sont invités à contribuer à l’intrigue de la série à Shankaboot.com cette série peut être ainsi vue sur YouTube également. Ces plates-formes, parmi beaucoup d’autres, continueront d’attirer des auditoires dans la région parmi les 360 millions d’arabes au monde. Malgré toute cette émergence, on constate que la migration numérique (Digital Migration) est encore à ses débuts dans le monde arabe qui abrite une forte proportion de jeunes qui à leur tour vont présenter l’élément déclencheur et stimulateur de cette croissance et donc l’accès aux medias sociaux sera davantage en pleine expansion dans le marché arabe sur le plan technologique grâce à ce groupe démographique de jeunes très important comme l’a signalé l’ Arab Media Outlook 2008-2012 [4] dans un article publié par le Club de presse de Dubaï par Dr. Amina Al Rustamani, PDG de Media, TECOM Investissement [3] , ce rapport détaillé et explicatif nous démontre que plus de 50 pour cent de la population du Yémen, Oman, Arabie saoudite, la Jordanie, le Maroc et l’Égypte sont actuellement estimées à moins de 25 ans, alors que dans le reste de la région arabe, les moins de 25, « Net -génération » présente entre 35 à 47 pour cent des populations totales.
Il faut réaliser maintenant que les jours des journaux politiquement alliés ou parrainés par les gouvernements ayant un support monopole ont été éclipsés par l’avènement et l’adoption des médias sociaux, particulièrement dans des pays comme l’Egypte, le chef de file en social média-activisme juste en nombre seul; suivi par la Jordanie, qui a un secteur prospère de technologies de l’information et des communications, les Émirats Arabes Unis (EAU), avec forte adoption commerciale des médias sociaux; et le Liban, connu comme une aberration dans le monde arabe pour son environnement médias libéraux.
Selon blogueurs et militants arabes, la disponibilité croissante des technologies entre autre les medias sociaux ont augmenté leurs désirs de communiquer ainsi que celui des autres activistes. Mona Eltahawy, un blogueur égyptien qui est devenu très célèbre dans le monde arabe, a déclaré : « l’Égypte et nombreux pays arabes ont traversé plusieurs révolutions médias… et ces derniers ont maintenant été remplacés, » par les médias sociaux. » Même une chaîne comme al-Jazira où beaucoup y ont investi et sur laquelle ils ont eu beaucoup d’espoir n’est pas ouverte à 100% sur tous les points de vue par rapport à ceux qui ont été librement évoqués par les médias sociaux, » tels que les questions des droits de la minorité, le sexe et la sexualité. Les médias sociaux ont permis à des masses d’établir leurs propres programmes, a déclaré la fameuse Journaliste Americo-egyptienne El tahawy.
Ainsi les sites des nouvelles en ligne et la présence de ces blogueurs servent également comme chiens de garde sur la presse arabe officielle. L’Etat égyptien dans la revue nationale Al-Ahram a publié une photo trafiquée qui a montré le président Hosni Mubarak avant et au centre entre les chefs d’état lors d’une réunion à Washington, D.C., en septembre 2010, c’était le blogueur Wael Khalil qui a découvert et démystifiée cette falsification et qu’il a tout de suite publié sur son blogue qui a été vu et lu par des millions d’internautes ceci révèle la puissance des médias sociaux et leur rôle comme contrôleur sur la presse gouvernementale.
De gauche à droite et de haut en bas : manifestants le 9 février place Tahrir au Caire, Égypte ; manifestants le 14 janvier à Tunis, Tunisie ; manifestations à El Beïda le 22 juillet, Libye ; manifestations le 3 février à Sana’a, Yémen ; manifestations le 24 avril à Damas, Syrie ; manifestions le 8 juillet à Karrana, Bahreïn.
Impact à court terme
- L’impact à court terme des media sociaux que j’ai pu déduire, c’est que grâce à ces derniers, environ 22 millions de personnes dans le monde arabe utilisant actuellement Facebook qui est maintenant disponible en langue arabe, avec 7 millions utilisateurs en Égypte seul, et la demande devrait croître sur les sites de micro-blogging par exemple Twitter qui a lancé son interface arabe en fin 2012.
- Les gouvernements arabes ont beaucoup appris de ces expériences et ont finalement réalisé l’importance du Web social et des medias sociaux et se sont donc développés conséquemment à divers taux, l’infrastructure de télécommunications pour une plus grande connectivité Internet à haut débit, Internet mobile et le câble à fibre optique à la maison pour une augmentation des vitesses Internet et des capacités pour répondre aux besoins futurs du numérique dans les pays et les jeunes, qui représentent environ la moitié de la population régionale ce qui a généré un développement des affaires et une stimulation de l’économie dans ces pays-là.
Ainsi des capacités techniques viennent accroître les efforts de ces gouvernements pour surveiller, filtrer et bloquer des sites Web, harceler, arrêter et incarcérer des militants ou des citoyens pour leurs écrits et propos en ligne.
Impact à long terme
- Les autorités de la région ne vont pas rester les mains croisées! ils continueront par contre à se développer, de prendre avantage de ces medias sociaux à leur tour et à instaurer conséquemment de nouvelles gouvernances et de nouvelles lois de crimes cybernétiques, lois antiterroristes, lois régissant l’Internet, lois presse et publications qui leurs permettront de fournir des justifications pour donner des amendes pour l’arrestation de ces blogueurs et activistes.
- Les politiciens et fonctionnaires gouvernementaux de certains arabes ont déjà commencé à être des contributeurs actifs dans certaines plateformes de réseaux sociaux tels que Twitter et Facebook dans le but de rejoindre l’audience. Ministres du gouvernement en Jordanie ont été engagés avec les constituants d’une manière qui suggère interaction futur citoyen-gouvernement et de l’engagement et d’une vie civique plus dynamique construite autour de claires des droits et des devoirs de la libre expression des citoyens et des autorités, bien qu’il reste à voir.
- La technologie et la communication numérique ont élargi les outils disponibles pour exercer la liberté d’expression individuelle par le biais des medias sociaux, et les arabes trouveront dorénavant en effet de l’espace en ligne pour exprimer leurs opinions et de profiter des libertés d’en ils seraient dépourvues autrement, les internautes arabes ont acquis et continueront d’acquérir des connaissances communicatives et des capacités techniques pour utiliser les réseaux sociaux pour se mobiliser, l’impact réel se fera sentir pendant les années qui suivent ou peut-être même quelques décennies en espérant que les régimes politiques actuels seront remplacés par d’autres régimes démocratiques.
- Même dans les pays arabes qui ne semblent pas être très autoritaires qui ont tendances à ne pas bloquer certains sites Web sociaux, la liberté sur Internet restera sur le déclin pour longtemps malgré que ces plates-formes basées sur Internet pour la diffusion de l’information ont eu un impact positif, l’environnement médiatique qui est généralement limité par des lois extrêmement sévères concernant la diffamation, l’insulte des monarques et des personnalités publiques ne changera pas dans un avenir très proche, par exemple en Egypte, Libye, Syrie, Arabie saoudite et au Yémen, où les journalistes et blogueurs ont confronté des répercussions graves pour avoir exprimé des opinions indépendantes.
En conclusion, nous avons vu à la lumière de toutes ces informations que les réseaux sociaux ont joué un rôle incontestable et très important dans ces révolutions. En effet, Facebook et Twitter ont permis majoritairement de coordonner toutes ces manifestations et à rassembler des centaines de milliers de personnes très rapidement c’est pour cela d’ailleurs que durant ces manifestations, les manifestants brandissaient des panneaux à l’effigie de ces réseaux sociaux.
Ces réseaux sociaux resteront toujours des espaces de liberté où chacun peut s’informer et communiquer dans des pays sous surveillance permanente, où la liberté d’expression et d’opinion n’a pas sa place, les gens ont pu s’apercevoir grâce aux réseaux sociaux qu’ils partagent les mêmes opinions et qu’il ne sont pas seul dans leurs luttes, il resteront ainsi un moyen de faire passer des informations sans être censuré, un moyen de rester informé sur ce qui se passe contrairement à la télévision qui est contrôlée par les gouvernements et qui ne montre pas d’images de mobilisations ou de répressions.